- bétel
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• 1572; beteille 1515; port. betel, du malayalam vettila1 ♦ Poivrier grimpant d'une variété originaire de Malaisie, dont les feuilles desséchées contiennent des principes stimulants et astringents.2 ♦ Masticatoire tonique et astringent, composé de feuilles de bétel et de tabac, de chaux vive et de noix d'arec, utilisé dans les régions tropicales. Mâcher du bétel.bételn. m.d1./d Espèce de poivrier grimpant d'Extrême-Orient (Fam. pipéracées).d2./d Masticatoire stimulant utilisé dans les régions tropicales, préparé avec des feuilles de bétel et de tabac, de la noix d'arec et de la chaux. Chique de bétel, feuille de bétel. Au Viêt-nam, on offre des chiques de bétel et des noix d'arec lors des fiançailles.⇒BÉTEL, subst. masc.BOT. Poivrier grimpant cultivé en Inde et en Extrême-Orient. La plante sarmenteuse du bétel (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 74); essence, noix de bétel (Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.). P. ext. Masticatoire tonique et astringent, à base de feuilles de bétel et de noix d'arec, dont on fait usage en Asie tropicale et en Mélanésie. Mâcher du bétel (Ac. 1835-1932).Prononc. et Orth. :[
]. Orth. béthel (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 84; CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 155). Étymol. et Hist. 1. 1515 beteille « masticatoire tonique et astringent composé essentiellement de feuilles d'une espèce de poivrier » (M. DU REDOUER, S'ensuyt le Nouveau monde et nauigations [...], translate de Italien en Langue françoise, f° 48 r° dans ARV., p. 92 : Tout le iour aussi bien les hommes comme les femmes mangent d'une fueille qui s'appelle Beteille, laquelle faict la bouche vermeille et les dens noires); 2. 1572 betel (Commentaires de M. Pierre André Matthiole, traduits du latin par Jean Des Moulins, pp. 34-35, ibid., p. 94); 3. 1575 betel (A. THEVET, La Cosmographie universelle, I, f° 395 v°, ibid. : Il y a aussi [à Calicut] de toutes senteurs, et mille sortes de Simples, tels que sont Rheubarbe, l'Agaric, le Storax, Myrrhe, Aloës, fueille Indique, qu'ils nomment Betel [en it. dans l'éd.], et choses pareilles). I est empr. au port. par l'intermédiaire de textes ital., 2 par l'intermédiaire d'un texte lat.; 3 est empr. directement au port. betel « id. », attesté dep. 1500 (sous la forme betele,
de P.A. Cabral, cap. 12 dans DALG.), et empr. au malayalam vettila « id. » (FEW t. 20 s.v., KÖNIG, p. 31, DAUZAT 1968, BL.-W.5) composé de veru « simples » et ila « feuille » (DALG. et MACH., s.v. betel). Fréq. abs. littér. :18.
BBG. — ARV. 1963, pp. 91-100. — KÖNIG 1939, p. 31.bétel [betɛl] n. m.ÉTYM. 1572; beteille, 1515; port. betel (directement, ou par l'ital.), lui-même du malayalam (langue dravidienne de l'Inde) vettila.❖1 Variété de poivrier grimpant (Pipéracées), originaire de Malaisie, dont les feuilles desséchées contiennent des principes stimulants et astringents. || Essences, noix de bétel.1 (…) autour d'elles (les demeures lacustres) poussaient les cocotiers emplumés, les palétuviers, les jets de bambous bleus et le bétel en forme de cœur.Paul Morand, Bouddha vivant, p. 24.2 Masticatoire tonique et astringent composé de feuilles de bétel et de tabac, de chaux vive et de noix d'arec, utilisé dans les régions tropicales. || Mâcher du bétel.2 (…) la triste coca du plateau bolivien; fade rumination de feuilles séchées, vite réduite à l'état de boulette fibreuse à saveur de tisane, insensibilisant la muqueuse et transformant la langue du mâcheur en corps étranger. Digne de lui être comparée, je ne vois que la plantureuse chique de bétel farcie d'épices, bien qu'elle affole le palais non prévenu d'une salve terrifiante de saveurs et de parfums.Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 145.3 (…) Karachi (…) des hordes de réfugiés dormaient en plein vent et vivaient une existence miséreuse sur le trottoir ensanglanté de crachats au bétel (…)Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 106.
Encyclopédie Universelle. 2012.